Incarcéré à la prison de Sing Sing pour un crime qu’il n’a pas commis, Divine G se consacre corps et âme à l’atelier théâtre réservé aux détenus. À la surprise générale, l’un des caïds du pénitencier, Divine Eye se présente aux auditions…
Plus encore qu’un film choral, voilà un film coopératif, communautaire au sens noble, jusque dans son montage financier. Tous, techniciens, producteurs, acteurs, oscarisés comme « non professionnels », ont joué le jeu d’être salariés sur un pied d’égalité, payés au même tarif. Le ciment commun se réduisant à l’envie de faire avancer l’aventure, à ramer dans le même sens. Sing Sing transpire de cette force de conviction partagée, dénonçant avec force la perversion du système pénitentiaire. Car si le nom de Sing Sing sonne comme une promesse de comédie musicale enchanteresse, la seule chose qui le soit est la nature environnante, à portée de vue mais jamais à portée des détenus, comme une torture morale supplémentaire, qui ajoute à la privation de liberté un impossible accès à la beauté…
« D’après une histoire vraie » – et ici ce n’est pas usurpé – Sing Sing se déploie avec force et conviction jusqu’à procurer de sacrés frissons. Et au moment du baisser de rideau, foin de nos réticences : c’est l’authenticité qui l’emporte.
Utopia