Malgré les difficultés, Sana tente d’offrir à ses jumeaux des vacances de printemps. Comme son projet tombe à l’eau, elle décide avec eux de séjourner sur la côte d’Azur dans la villa luxueuse de son ex belle-famille. En cachette.
Le film surprend par sa propension à éviter la crise, dont le surgissement pourtant affleure sans cesse. Le récit joue de nos attentes et des enjeux dramatiques rendus possibles par le risque que prend Sana. Sur ce fil du rasoir, Eye Haïdara marche droite. C’est un cinéma de petits riens, de gestes évités, de regards détournés, dont elle trouve la juste mesure. Cette trame volontairement ténue laisse la place aux interrogations, les assignations de classe, l’illusoire mobilité sociale et le déclassement, le droit universel à la beauté.