Femme de qualité, Jeanne (Blanche Gardin) agit pour le bien d’autrui. Elle en a fait une règle de vie et sa profession en devenant ingénieure au service de la planète. A cette heure, elle s’apprête à connaître son heure de gloire grâce à une colonne révolutionnaire de récupération et de recyclage des plastiques destinée aux océans, dont elle est la conceptrice. Le jour J est arrivé, l’événement, suivi par les télévisions et les badauds : la colonne est enfin installée. Elle se dresse au large, sous les applaudissements, puis, deux ou trois clignements de paupières plus tard, s’effondre. Jeanne aussi. La première ne s’en relèvera pas. Pour la seconde, il faudra du temps.Le ton est donné, le film lancé, qui va suivre la dépression de Jeanne en y insufflant une bonne dose d’humour. Mieux vaut, après tout, en rire qu’en pleurer. Tel est le parti, en tout cas, que choisit la réalisatrice française Céline Devaux dans son premier long-métrage, Tout le monde aime Jeanne, récit à la fois cocasse et grinçant sur le mal-être humain, trop humain, d’une jeune femme d’aujourd’hui, idéaliste un brin désespérée et néanmoins guerrière.
Le Monde