Golshifteh Farahani incarne Selma, psychanalyste parisienne trentenaire qui part s’installer en Tunisie, le pays qui l’a vu naître et qu’elle a quitté à dix ans. Un portrait de Freud subtilement coiffé d’un fez dans ses bagages, elle installe son cabinet sur les toits de la capitale. Rapidement, son installation se voit confrontée au regard des autres, à commencer par la famille de son oncle: pourquoi vient-elle s’installer à Tunis, alors que tout le monde veut en partir ?
Difficile de ne pas voir en Selma une figure féministe, à contre-courant des conventions de la société et du pays où elle pose ses valises. Il s’agit donc pour la réalisatrice de faire se confronter son personnage principal, sûr de lui (du moins en apparence), à une société tiraillée entre ce que l’on attend d’elle et ses rêves parfois enfouis, au lendemain de la Révolution arabe. De cet équilibre parfois difficile à tenir, Manele Labidi signe une comédie tendre. Avec sa large palette de personnages secondaires détonants, Un divan à Tunis regorge de moments savoureux, qui apportent toute leur saveur au film. D’après Le quotidien du cinéma