Rahim est un peintre, emprisonné pour une dette qu’il n’a toujours pas honorée envers Braham : lors d’une permission de deux jours seulement, son avenir bascule lorsqu’il découvre un sac rempli d’argent. Refusant de s’en servir pour rembourser sa dette, il préfère montrer à la face du monde qu’il est un homme honnête. Dans cet emballement médiatique, il implique son jeune fils et l’orthophoniste de ce dernier, qui est aussi sa concubine.
Voilà un film social sans misère raconté comme un thriller sans meurtre ni coup de feu, brillamment écrit, mis en scène et interprété, bref Asghar Farhadi est au sommet de sa forme. Un héros est un film profondément ancré dans la société iranienne où la notion de réputation est au centre du système judiciaire mais aussi à portée universelle quand il explore les nouveaux territoires des réseaux sociaux. Le cinéaste est passé maître dans la mécanique du récit à tiroir et ici l’aspect kafkaïen de l’intrigue l’entraine à toujours plus dénoncer l’absurdité du système. C’est d’une telle efficacité narrative que l’on ne peut que s’incliner devant la puissance de la démonstration.
Le Méliès Saint Etienne