Cette première journée d’école, Nora ne la sent pas du tout. Lovée dans les bras de son grand frère, Abel, elle tremble et pleure à chaudes larmes. Il a beau lui dire qu’ils se verront à la récré, elle est paniquée et ne veut rien savoir. Mais lorsqu’elle tente de le rejoindre à midi, Abel la rabroue. Il ne peut pas s’occuper d’elle car sa bande de copains terrorise les nouveaux et si Nora passe par là... La fillette, têtue, ne l’écoute pas et le suit. Forcé de défendre sa sœur contre ses potes agresseurs, Abel bascule du camp des tortionnaires à celui des victimes. Et Nora, qui se sent fautive, ne sait pas du tout comment faire pour empêcher cela.
Entièrement filmé à hauteur d'enfant, dans les pas de Nora, ce film bouleverse et prend à la gorge. On vibre avec la petite fille, on tremble de son impuissance, de son mal-être, puis de sa rébellion face à des comportements qu'elle ne comprend pas. Avec beaucoup de tact et de finesse, la cinéaste montre le double conflit de loyauté dans lequel sa jeune héroïne se retrouve. Un film éclairant, âpre mais juste.
La Libre Belgique