Silencieuse depuis 25 ans, Astrid la femme d’un célèbre avocat voit son équilibre familial s’effondrer lorsque ses enfants se mettent en quête de justice.
Un silence s’inscrit dans la lignée des oeuvres antérieures du réalisateur, souvent axées sur les affres de la cellule familiale. Le film évoque la pédocriminalité au sein de la famille, quand Élève libre posait le problème de l’emprise excessive sur les adolescents, tandis qu’À perdre la raison abordait carrément l’infanticide, et Les intranquilles les ravages occasionnés par un parent bipolaire. Un silence est imprégné de la même noirceur sur le plan de l’ambiance. Mais comme à son habitude, Joachim Lafosse montre une approche de moraliste, sans être moralisateur, n’hésitant pas à nuancer les traits psychologiques de personnages qui ont tous leur part d’humanité ou de zone d’ombre. Il faut également reconnaître au réalisateur le mérite d’avoir dirigé avec brio deux acteurs français majeurs. Daniel Auteuil est aussi bon que dans ses rôles chez Sautet, Téchiné ou Nicole Garcia. Quant à Emmanuelle Devos, elle retrouve la grâce qu’elle incarna naguère pour Jacques Audiard ou Arnaud Desplechin.
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