Agnes et Nora voient leur père débarquer après de longues années d’absence. Réalisateur de renom, il propose à Nora, comédienne de théâtre, de jouer dans son prochain film, mais celle-ci refuse avec défiance. Il propose alors le rôle à une jeune star hollywoodienne, ravivant des souvenirs de famille douloureux.
Le cinéma de Joachim Trier est jalonné d’instants inoubliables. On se souvient de la très belle séquence du café où deux jeunes filles dressent la liste de leurs rêves sous le regard attendri du toxicomane à bout de course d’Oslo, 31 août, de la valse-hésitation de Julie portée à son point d’incandescence dans une course soudainement gelée dans Julie en douze chapitres. Car chez le cinéaste danois, aussi fragiles soient ses personnages, un espace est toujours ménagé pour laisser l’air, la rêverie et l’espérance circuler.
Cela tient à sa judicieuse narration, son rapport à l’espace où se reflètent les états d’âme, à sa lumière d’une clarté spirituelle, comme aux peaux de ses acteurs qu’il regarde avec tendresse et sur lesquelles se lit une bible entière de sentiments humains. Valeur sentimentale est pour nous une leçon de très beau cinéma !
D’après Bande à part