Christine est à la recherche d’un emploi. Sur les conseils de son amie Nan, elle devient caissière dans un cinéma pornographique à Times Square. Enfermée dans sa petite cabine en verre, Christine observe toute la journée les clients qui défilent. Parmi eux, Louie, un homme d’affaires particulièrement entreprenant, pour lequel elle développe une étrange obsession.
Fortement inspirée par les écrits de Laura Mulvey, théoricienne du cinéma à qui l’on doit le concept de « male gaze », Bette Gordon propose avec Variety de transgresser les rapports de domination. Et si l’héroïne hitchcockienne, cet éternel objet de désir, devenait à son tour celle qui regarde ? Invisible depuis sa présentation à Cannes en 1984 et une sortie en France assez confidentielle, Variety est aujourd’hui réédité dans une version restaurée, couronné désormais d’une aura de film culte. Il faut dire que le film sent bon l’underground new-yorkais des années 80, réunissant certaines figures emblématiques de l’époque : la photographe Nan Goldin à l’écran, l’écrivaine post-punk Kathy Acker au scénario, le chef opérateur et le compositeur de Jim Jarmusch.
Utopia