Compagnon de Marguerite Duras depuis deux ans, Yann Andréa éprouve le besoin de parler : sa relation passionnelle avec l’écrivaine ne lui laisse plus aucune liberté, il doit mettre les mots sur ce qui l’enchante et le torture. Il demande à une amie journaliste de l’interviewer pour y voir plus clair. Qui est pris, qui est épris ? Qui sont ces amants, la vieille dame et le jeune homosexuel ? Elle l’a convaincu qu’il n’est rien sans elle. Elle lui a dit, impérieuse et impérative, sans discussion : « Vous ne désirez que moi ». Mais lui, que dit-il ? Avec ce film justement intitulé Vous ne désirez que moi, la réalisatrice Claire Simon remet le couple Duras-Andréa au centre du discours de l’amant. L’amant parle, l’amant peine, l’amant décrit : il dit les raisons et la déraison de leur histoire. Duras est d’une absolue tyrannie, d’une force et d’une fragilité aussi conséquentes. Et Duras est amoureuse. Alors Duras souffre et exige. Elle dit : « Je vous aime. Tais-toi. »
Bande à part