Éric Clapton, David Bowie, Rod Stewart. Tout le monde connaît ces trois légendes pour leur apport considérable à l’histoire de la musique. Ce que l’on sait moins, c’est à quel point ils ont pu dire « de la merde » (pour citer White Riot) à une époque où la Grande-Bretagne vacillait socialement et lorgnait dangereusement vers un nationalisme populiste, pour ne pas dire fasciste. Pour David Bowie, l’Angleterre des années 70 était prête pour
« accueillir un leader fasciste ». Pour Éric Clapton, il fallait bouter les immigrés hors du pays avant que le pays ne devienne « une colonie noire ». Pas mieux du côté de Rod Stewart qui, comme Clapton, soutenait ouvertement Enoch Powell, dont les idéaux proches du nazisme, prônaient une race blanche supérieure à préserver. Si certains se sont excusés, mettant ça sur le compte de la prise de drogue excessive (Bowie notamment), il n’empêche que la montée fragrante du racisme dans le pays a inquiété, au point de donner naissance au mouvement Rock Against Racism, campagne anti-racisme marquée par un concert légendaire emmené notamment par les Clash et par un fanzine ultra-engagé.
White Riot revient sur l’histoire du mouvement en dressant un portrait terrible de la Grande-Bretagne des années 70.